Marée montante dans les Alpes

La nuit du vendredi 2 au samedi 3 octobre fut un vrai cauchemar pour les habitants des vallées de la Roya, la Tinée, l’Esteron et la Vésubie dans les Alpes-Maritimes proches de la frontière italienne. Les petits ruisseaux qui traversent ces vallées se sont transformés en véritables torrents de boue éventrant les routes, emportant arbres, ponts et habitations.

Le passage de la tempête Alex a entraîné une exceptionnelle montée des eaux. Jusqu’à 500 millimètres de pluies sont tombés en quelques heures. Un record ! Le niveau de la rivière de la Vésubie est passé d’une cinquantaine de centimètres à plus de huit mètres de haut.

Cette crue brutale a entraîné de lourds bilans matériel et humain. En tout, une douzaine de communes ont été coupées du monde, sans réseau téléphonique ni électricité car la violence des courants a détruit par endroits jusqu’au réseau électrique sous-terrain. En tout, plus de 5000 foyers étaient encore sans électricité plusieurs jours après la catastrophe. Plusieurs ponts ont été arrachés par le courant et beaucoup de maisons ont été emportées de la même manière. Selon le dernier bilan des autorités, huit personnes sont toujours portées disparues dans les vallées de la Roya et de la Vésubie après avoir été vues emportées par les flots. On décompte la mort de six personnes en France, selon un bilan encore provisoire. Ces pluies torrentielles ont également fait deux morts en Italie.

Les autorités sont encore à la recherche des disparus mais elles ont réussi a mettre en sécurité plusieurs milliers d’habitants qui ont été pris en charge par les différentes municipalités.

Ce drame nous touche d’autant plus qu’il nous rappelle celui qui s’est déroulé en juin 2013 dans nos Pyrénées, dans les vallées de Cauterets, Barèges et de Saint Béat. Faut-il se préparer ou s’attendre à voir se reproduire de tels phénomènes ?

Zoé Bergère