Rouben : un passionné d’échecs !

ThéoNet est allé à la rencontre de Rouben Karapetyan, élève de seconde, originaire d’Arménie en France depuis 2014.

Depuis quand joues-tu aux échecs ?

J’ai commencé à jouer aux échecs lorsque j’étais à l’école en Arménie, à l’âge de 7 ans. Puis, à l’âge de 9 ans, j’ai continué avec mon voisin, un ami de mon père, qui est professeur d’échecs dans une école primaire. A 11 ans, j’ai commencé à participer à des tournois en Arménie.

Ce jeu est-il populaire en Arménie ?

Oui, les échecs sont enseignés aux enfants à l’école. Il s’agit d’une matière obligatoire : tous les enfants suivent 3 heures de cours par semaine, de l’âge de 7 ans à l’âge de 10 ans. Ensuite, ils peuvent continuer dans des clubs où ils apprennent avec des entraîneurs.

Aujourd’hui, quel est ton niveau ? Participes-tu à des tournois ?

Je suis dans la catégorie « cadets » (16-18 ans). Je participe chaque année à plusieurs tournois, nationaux et internationaux. J’ai obtenu mon meilleur résultat au championnat de France de 2015 à Pau, où j’ai remporté le titre de vice-champion de France, dans la catégorie « minimes ». En 2016, au championnat de France pour adultes, ouvert aussi aux enfants, j’ai terminé 21ème. J’ai aussi participé à plusieurs tournois internationaux par équipes. Cette année, le championnat de France 2017 qui a eu lieu du 16 au 24 avril dernier à Belfort a battu le record de participants : plus de 1500 jeunes de 5 à 20 ans. Durant 9 jours, ils se sont livré des combats acharnés pour obtenir le titre de champion de France. J’ai bien commencé le tournoi mais à la fin, sur une partie très tendue, j’ai commis une erreur qui m’a fait perdre toute possibilité de remporter le titre. Malgré cette défaite, j’ai reçu les encouragements de mes entraîneurs ainsi que des joueurs de mon club.

Combien de temps t’entraînes-tu chaque semaine ?

Cela dépend, les jours de classe, seulement 1 heure, mais le weekend et pendant les vacances, je m’entraîne 4 à 5 heures par jour. Je m’entraîne seul et aussi en club, à Juillan, avec des amis du même niveau que moi. Pour progresser je dois également connaître mes adversaires et leurs stratégies. Lorsque je fais des tournois, je note par écrit tous les coups de chaque partie jouée. Chez moi, je relis les fiches et j’analyse les stratégies adoptées par tel ou tel joueur. Cela m’aide à mieux cerner leurs jeux. Ainsi, lorsque je rencontre à nouveau un adversaire contre lequel j’ai déjà joué, je peux anticiper ses coups et mieux me préparer aux stratégies qu’il risque d’adopter. Mais évidemment, je ne suis pas le seul à m’entraîner de cette façon !

Quel est ton objectif ?

Monter le plus haut possible et gagner des podiums ! J’aimerais bien sûr vivre de ma passion, soit en remportant de grands tournois, soit en devenant entraîneur.

Quelles sont les qualités indispensables pour être un bon joueur d’échecs ?

Il faut tout d’abord avoir une grande motivation, être passionné. Ensuite, il faut énormément pratiquer quelles que soient les capacités intellectuelles. On pense souvent qu’il faut être intelligent et notamment fort en maths pour être doué aux échecs, mais en réalité on peut être excellent en maths et nul aux échecs, de même que l’on peut être médiocre en maths et performant aux échecs. Ce jeu demande aussi une très bonne mémoire, car on doit calculer plusieurs coups à l’avance. Sachant qu’il y a plusieurs possibilités pour chaque coup, il faut retenir toute une série de combinaisons par cœur. Enfin, il faut savoir gérer son stress, ne pas se laisser intimider par son adversaire et se remobiliser si on a raté un coup. Il faut aussi rester concentré pendant plusieurs heures (une partie dure en moyenne 3 à 4 heures) et ne rien lâcher jusqu’à la fin du jeu.

Céline Sanchez