A l’occasion des Journées consacrées à Lautréamont, qui se dérouleront les 21 et 22 novembre au lycée Théophile-Gautier, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur la vie et l’œuvre de cet écrivain.
Isidore Lucien Ducasse, plus connu sous le pseudonyme de comte de Lautréamont (qu’il emprunta très probablement au Lautréaumont d’Eugène Sue), est un poète franco-uruguayen.
La vie d’Isidore Ducasse, auteur dont le succès fut posthume, reste relativement mal connue, faute de sources.
Fils de François Ducasse, un commis-chancelier au Consulat général de France à Montevideo, et de Jacquette Célestine Davezac, qui décédera le 9 décembre 1847 dans des circonstances mystérieuses (elle se serait suicidée), né à Montevideo le 4 avril 1846, Isidore Ducasse passe son enfance en Uruguay.
En octobre 1859, il entre comme interne au lycée impérial de Tarbes.Cette expérience fut très douloureuse : il s’ennuyait profondément en plus de subir la sévérité extrême des professeurs du lycée. Il était par exemple enfermé occasionnellement dans le séquestre (cellule dans laquelle les élèves étaient forcés de copier des vers latins pendant douze heures). Ce passage au lycée impérial a probablement influencé l’écriture des Chants de Maldoror.On perd sa trace entre août 1862 et octobre 1863. Il suit ensuite les cours de l’établissement qui deviendra le lycée Louis Barthou à Pau. À cette époque, son tuteur est un avoué tarbais, Jean Dazet. En août 1865, il obtient son baccalauréat ès lettres avec la mention « passable ».
Après un voyage en Uruguay en 1867, il revient à Paris et s’installe à l’hôtel L’Union des Nations. Il entame des études supérieures dont la nature reste inconnue.
En 1868, il publie à compte d’auteur et anonymement le premier des Chants de Maldoror (l’œuvre complète sera imprimée en Belgique un an plus tard et signée par le Comte de Lautréamont). Le style si particulier et les métaphores dérangeantes de l’œuvre lui ont valu d’être occultée et privée de parution. En 1870, il publie, sous son vrai nom, deux fascicules intitulés Poésies I et Poésies II, œuvres fondamentalement différentes des Chant de Maldoror dont une publicité paraîtra dans la Revue populaire de Paris.
Ducasse meurt à 22 ans dans le 9ème arrondissement de Paris, à l’hôtel du Faubourg Montmartre, le 24 novembre 1870, à 8 heures du matin. Sa mort semble aussi irréelle que sa vie puisqu’on ne sait pas vraiment comment il est mort: s’agit-il d’un suicide, d’une maladie, d’une overdose, d’un assassinat? Néanmoins il aura laissé une empreinte considérable, tant dans le monde de la littérature qu’auprès de ses contemporains: Georges Dazet, Jules Laforgue… Il fascine encore les auteurs contemporains.
Les Chants de Maldoror
Les Chants de Maldoror constituent un roman poétique (ou un long poème en prose) composé de six chants. Il a été écrit et publié en 1868 – 1869 par le Comte de Lautréamont. Alors qu’il fut décrié au moment de sa parution, beaucoup de surréalistes (Salvador Dalí, André Breton, Man Ray, etc…) ont, au début du 20ème siècle, cité le roman comme une inspiration majeure pour leurs propres travaux. C’est une œuvre considérée par les spécialistes comme « dérangeante», très «touffue et dense », trop même pour être résumée tant elle témoigne d’un esprit complexe et sombre.
Nous conclurons sur Lautréamont par ces mots de Francis Ponge :
« Ouvrez Lautréamont et voilà toute la littérature retournée comme un parapluie
Fermez Lautréamont et tout se remet en place…»
Thomas Bondon, Clémence Deutsch, Julie Faucher et Sarah Garcia