« Le viol » est un téléfilm diffusé sur France 3, d’Alain Tasma. Il retrace l’histoire vraie de deux Belges, agressées et violées par trois hommes alors qu’elles faisaient du camping sauvage dans les calanques de Marseille en 1974. Ces deux jeunes femmes (Araceli Castellano et Anne Tonglet) vont alors porter plainte et refuser que le tribunal correctionnel se charge de l’affaire. Elles souhaitent que justice soit rendue, et que les coupables soient jugés en Cour d’Assises. Demande inconcevable dans la société patriarcale des années 1970, où le viol ne représente alors qu’un délit mineur. Gisèle Halimi, grande avocate de la cause féministe (Clotilde Courau dans le film) se saisit alors du dossier, accapare les médias et se lance dans un des plus grands procès de l’histoire féministe. Grâce à cette affaire, le viol est enfin reconnu comme un crime.
Ce magnifique téléfilm permet de mieux comprendre le calvaire des victimes de viol, que l’on n’écoute pas ou peu. Il met en lumière l’inhumanité d’alors, notamment celle des juges d’instruction et de l’équipe médicale. Il permet également de prendre conscience du chemin parcouru par les féministes pour faire avancer les droits des femmes et les mœurs intolérables de l’époque. C’est un film choquant, de par sa violence physique (tortures infligées aux victimes, viol) mais aussi morale et verbale (insultes faites aux féministes, refus d’entendre les victimes, inhumanité des médecins, exclusion, humiliation).
Cependant, le caractère extrêmement violent du viol n’est toujours pas entièrement reconnu par la société aujourd’hui encore. En effet, seulement 10% des victimes osent porter plainte et les violeurs n’écopent en général que de cinq ou six ans de prison.
« Le viol » est disponible en replay sur france.tv jusqu’au mardi 26 septembre: https://www.france.tv/series-et-fictions/telefilms/245567-le-viol.html
Lucie Barresi
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