Nous avons rencontré Chantal Berlin, tabacologue et bénévole de l’association « la ligue contre le cancer « , venue faire de la prévention dans notre lycée à l’occasion du mois sans tabac.
C’est à travers des « chiffres-chocs » qu’elle nous a expliqué que le tabac est le premier pourvoyeur de cancers dans notre pays : 73 000 morts par an en France soit l’équivalent d’une ville comme Tarbes et ses alentours qui disparaissent chaque année. Mais aussi, l’équivalent d’un Airbus qui s’écrase par jour. Ces chiffres sont percutants et déstabilisants et sans doute les gens renonceraient-ils à prendre l’avion s’ils savaient qu’il y en a un qui s’écrase tous les jours… Mais hélas, ils ne prennent pas conscience des dangers liés à la consommation du tabac.
Lors de cet entretien, elle nous a expliqué en quoi consiste son métier : « Tabacologue c’est avant tout aider les gens à arrêter de fumer mais aussi faire des actions de prévention pour qu’ils ne se mettent pas à fumer. En effet, fumer est une addiction et quand on commence jeune, c’est encore plus difficile d’arrêter. L’âge moyen de l’essai de la première cigarette est actuellement de 11 ans et 3 mois ce qui est extrêmement tôt et dangereux. Quand on fume, on crée des récepteurs à la nicotine au niveau du cerveau. Plus on fume, plus on crée de récepteurs et plus le cerveau réclame de cigarettes. C’est donc un cercle vicieux pour les jeunes adolescents à un âge où leur cerveau est en plein développement.
A la question que nous lui avons posée sur la partie de la population qui fume le plus, elle nous a répondu : « C’est tristement les gens qui ont le moins de moyens, les gens au chômage qui y consacrent un budget important. »
Nous lui avons également demandé quelles thérapies marchent le mieux pour arrêter : « Il faut savoir qu’il n’y a pas de « thérapie » qu’on peut généraliser car chaque cas est différent. De plus, quand on est dépendant au tabac, on l’est surtout à la nicotine. On peut utiliser les patchs, les gommes, les comprimés, l’inhalateur, la vapoteuse…. puis toutes les autres méthodes telles que l’hypnose, l’acupuncture, l’aromathérapie qui ne sont pas encore reconnues comme étant totalement efficaces mais qui peuvent aider au sevrage.
Il faut également faire attention à l’arrêt progressif, car si on ne se donne pas une date limite et un but très précis, on diminue le nombre de cigarettes mais pas pour autant son intoxication. En effet, on tirera plus fort sur les cigarettes et on arrivera parfois à une intoxication presque égale.
Quand on s’inquiète pour la santé d’un proche qui fume beaucoup, on peut l’encourager à arrêter et lui dire que chaque tentative est quelque chose de positif. Plus on fait de tentatives plus on a de chances d’arrêter. »
Aujourd’hui, elle est venue apporter plusieurs messages dans notre lycée : « Si vous ne fumez pas, ne commencez pas parce que c’est trop dur d’arrêter ! Après, il y a des conséquences rapides sur votre santé. A votre âge, on devient vite dépendant. Pour ceux et celles qui le sont déjà, il est toujours possible d’arrêter. Plus on arrête tôt mieux c’est, pour toutes les raisons que nous venons d’évoquer ! »
Julie Faucher & Thomas Bondon