Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 8,9 provoque un tsunami qui déferle sur la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, au Nord-Est du Japon. Ce jour-là, trois réacteurs sur six sont en fonctionnement et concentrent plus de 250 tonnes de matières nucléaires (combustibles et déchets). Les différents systèmes permettant de réguler la température pendant la réaction nucléaire sont hors-service, ce qui conduit à la fusion des cœurs des réacteurs. Celle-ci provoque des rejets très importants de gaz radioactifs et la formation de corium, un magma dense, toxique et radioactif qui peut continuer à émettre de la chaleur pendant des décennies.
La première zone affectée par ces rejets est l’océan Pacifique : à cause des vents, la majeure partie du nuage s’est dirigée vers le large. Toute la faune et la flore marine sont concernées : les radionucléides (éléments radioactifs) se fixent sur les sédiments et les algues, affectant ainsi toute la chaîne alimentaire.
Crédit photo : Franckushima de Géraud Bournet
Cependant, à cause de la pluie, des radionucléides sont retombés et se sont déplacés sur le territoire japonais. Ceux-ci présentent un danger grave pour l’homme : une fois fixés au sol, ils émettent des rayonnements radioactifs, parfois pendant des milliers d’années. Après avoir pénétré l’organisme, ces rayonnements provoquent des cassures dans les molécules d’ADN. Lorsqu’elles ne sont pas réparées, elles engendrent des cellules mutées qui, à terme, peuvent mener à des cancers ou autres maladies graves.
Les populations qui ont été déplacées commencent lentement à revenir s’installer dans la préfecture de Fukushima qui a été partiellement « décontaminée ». Mais la méfiance des habitants envers les radiations reste très forte, bien que le gouvernement tente de la réguler, par exemple au travers de campagnes de valorisation des produits cultivés dans les anciennes zones irradiées.
Après Hiroshima, Nagasaki et Fukushima, les Japonais sont forcés de cohabiter avec la menace invisible mais pesante de la radioactivité : le port d’un masque et la consommation de pastilles d’iode sont devenus des habitudes pour nombre d’entre eux qui se réapproprient petit-à-petit leur environnement et réapprennent à vivre avec la catastrophe.
Solene Deutsch