Qu’est-ce que le terrorisme ?
Comme son nom l’indique clairement, il consiste en une action de terreur. Il s’agit de frapper violemment une population, généralement des civils, pour exprimer des revendications. On ne peut qualifier le terrorisme contemporain de négociation consciente ou de lutte intelligente pour des idées. Le terrorisme veut imposer des revendications.
Une contradiction émerge alors : le terrorisme se veut une revendication d’idées, mais par la force. Or, l’Histoire révèle à plusieurs reprises qu’il n’est pas possible de proposer des revendications forcées à une population. Non seulement la population ne saurait adhérer à des concepts imposés, mais en plus, la situation qui en découlerait serait alors instable avant de revenir à la normale. Même le simple fait d’y réfléchir peut amener à sentir cette contradiction, peut-on réellement enlever sa liberté à un individu par la peur ? Non. Tout simplement parce que la liberté n’est pas négociable. Une fois qu’elle est acquise, un individu libre ne peut plus y renoncer. Le terrorisme nie la liberté, en prônant la terreur pour imposer des idées, et non pas les exprimer et offrir la liberté du choix.
C’est pourquoi la démocratie, qui nous est si chère à nous, citoyens libres, et qui est évidemment une nécessité pour les citoyens dont la liberté est entravée, est la garantie de la pluralité de nos choix. Si une population venait à céder à un chantage terroriste, il ne serait plus possible de parler de démocratie, puisque la liberté serait cédée du même coup. La démocratie, ce système où le peuple décide de la façon dont il sera dirigé, est l’expression de la liberté à l’échelle d’un État.
La parole appartient aux votes des citoyens, pas aux armes et à la terreur. Le terrorisme n’engendre que des résultats foncièrement négatifs. Le terrorisme nie la liberté et ne peut réellement prôner des idées. Le terrorisme est un faux combat, un combat perdu d’avance. C’est un combat mort-né.
Qu’est-ce qu’un amalgame ?
L’amalgame est une confusion entre deux concepts ou groupe de personnes : on étend un concept à un autre, ce qui altère forcément leur nature. Si le mot amalgame revient souvent dans l’actualité quand il s’agit d’étudier le problème du terrorisme, c’est tout simplement parce que si l’on s’aperçoit qu’une communauté de personnes est souvent liée dans l’acte d’un conflit, on finit naturellement par associer cette communauté au conflit. On peut dire que l’amalgame repose sur une sorte de syllogisme, un raisonnement du type : « Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel ». L’amalgame qui s’inscrit dans l’inconscient collectif devient alors, dans le cas du terrorisme : « Un terroriste agit souvent par l’influence de telle religion, or cette religion concerne telle catégorie de personnes, donc ces personnes sont toutes des terroristes ».
L’amalgame est un danger à double tranchant : non seulement une catégorie de personnes devient le bouc émissaire de l’essentiel de la population dans laquelle elle vit, mais en plus, les conflits s’enveniment de tous les côtés. Sans développer la théorie du complot, on peut tout de même remarquer qu’un bouc émissaire est bien utile à un pouvoir qui souhaite endormir un peuple. En appelant de nouveau à l’Histoire, il est facile de constater que, lorsqu’une crise choisit des prétextes pour s’alimenter, les boucs émissaires entrent alors en scène. Il devient important de veiller à ne pas généraliser, à ne pas propager la haine, et de se demander ce que l’on pense vraiment des choix de l’opinion publique, afin d’éviter toute manipulation.
L’amalgame représente en effet un danger pour la démocratie. L’amalgame est le résultat de l’ignorance, et conduit irrévocablement à l’intolérance qui entrave donc la liberté elle-même.
A propos de la démocratie…
La connaissance et la réflexion sont des objectifs que se fixe la démocratie à travers l’éducation. Quand une population est avertie, consciente du monde qui l’entoure, cultivée et active, elle n’en est pas moins exposée au danger de voir vaciller ses droits. Parmi les indicateurs qu’une population a pour demeurer en alerte, il y a la littérature, l’art, les médias, la culture et l’éducation. Ils permettent de se construire à travers des valeurs que nous choisissons nous-mêmes de défendre.
En éducation civique, ou parfois dans d’autres cours, nous avons tous entendu dire que les droits amènent aussi des devoirs. En démocratie, l’exercice d’un droit, entraîne les citoyens à le défendre constamment.
Nous pouvons étendre à la démocratie une citation de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Un principe de vigilance pour nos droits, qui s’applique aussi bien aux droits des femmes qu’à la démocratie. L’Histoire prouve, elle aussi, qu’une population qui se repose sur ses acquis, qu’elle croit protégés, est une population en danger. Tout est prétexte à renégocier des droits. Un citoyen qui jouit de sa liberté a le devoir le plus absolu de défendre cette liberté lorsqu’elle est menacée.
Ce que nous pouvons retenir des récents évènements qui ont secoué le pays, est que rien ne peut être considéré comme acquis et intouchable. S’interroger de temps en temps n’est jamais nocif ; c’est même bien plus utile qu’il n’y paraît. Se souvenir est tout aussi important ! La réponse au terrorisme devrait nous mener à des actes réfléchis donc dénués de haine et de vengeance.
La réaction des citoyens du monde entier, suite à ces évènements montre qu’une personne avec un crayon peut agir de manière plus efficace que celle qui se croit toute puissante avec son fusil.
Camille Barré