Cette année, la traditionnelle journée de commémoration de l’Armistice de la première guerre mondiale fut ponctuée par une grande cérémonie, faisant écho à celle du 11 novembre 1920. En effet, il y a maintenant un siècle, un soldat choisi au hasard sur les champs de batailles et désigné de manière anonyme fut enterré sous l’Arc de Triomphe pour représenter tous les soldats morts lors de la première guerre mondiale. Cent ans plus tard, un autre événement rend à nouveau hommage aux hommes qui ont souffert et vécu l’horreur dans les tranchées : ce mercredi 11 novembre, le corps de Maurice Genevoix fut transféré au Panthéon afin que lui, et tous ses frères d’armes morts au champ d’honneur ou après la guerre, soient honorés avec lui.
Maurice Genevoix était un écrivain et poète né en 1890. Après avoir passé son enfance dans la Loire, il part à Paris où il fait de grandes études et entre à l’Ecole Normale Supérieure (« Normale Sup ») qui était un haut niveau d’étude déjà à l’époque. Une fois son diplôme en poche, il souhaite s’engager dans l’écriture. Malheureusement, alors que la carrière d’écrivain lui tend les bras, c’est le début de la Grande Guerre. Au milieu des tranchées, il rejoint d’autres hommes avec qui il partage l’horreur de la mort, le bruit des bombes, la puanteur des tranchées et le désespoir qu’amène cette guerre cruelle et qui semble alors sans fin. En 1915, il est grièvement blessé lors d’un assaut et ne peut reprendre le combat. Après la guerre, Maurice Genevoix se consacre à l’écriture et va témoigner de son expérience de la guerre et des tranchées, ainsi que de celle d’autres soldats. En 1946, il est élu à l’Académie Française et trois ans plus tard il publie Ceux de 14, un recueil de récits de guerre qui est un des plus grands témoignages de la première guerre mondiale. Il meurt en 1980 en Espagne.
Mercredi 11 novembre, le cercueil de Maurice Genevoix entre au Panthéon, accompagné du souvenir de tous les autres soldats de 14-18, entouré d’une grande mise en scène projetée sur la façade du Panthéon et porté par la Garde Républicaine. Il est précédé dans le cortège par l’étendard du 106ème régiment auquel il a appartenu. Après plusieurs lectures d’extraits et d’une lettre écrite par Maurice Genevoix, le Président de la République a prononcé un discours pour rendre hommage à cet homme et à tous ses compagnons. « Ils sont là « , déclare Emmanuel Macron, « les voici qui arrivent par millions sous ce dôme ». Un hommage rappelant le courage de ces hommes de tous horizons projetés dans une guerre monstrueuse et inhumaine et que la nation célèbre encore cent ans après en les faisant entrer dans le bâtiment des Grands Hommes.
A cause de la crise sanitaire, seulement une trentaine de personnes étaient présentes à la cérémonie tel que le président du Sénat Gérard Larcher, celui de l’Assemblée National Richard Ferrand ou encore l’ancien Président de la République, François Hollande. Ses petits enfants, notamment Julien Larere Genevoix qui s’est battu pour cet hommage envers son grand-père et ceux de 14-18 ont également assisté à cette cérémonie qui s’est achevée par une minute de silence et la Marseillaise.
Zoé Bergère