Depuis plusieurs années, les personnalités politiques font leur apparition sur les réseaux sociaux. « Twitter », « Instagram », « Snapchat » et à présent « TikTok ». Une méthode de communication récente et pour le moins singulière. Pourquoi ce choix ?
I. Un outil de campagne efficace :
En 2020, de nombreuses recherches ont été conduites afin de déterminer le nombre de jeunes utilisant les réseaux sociaux et lesquels. Selon, une étude menée par « Diplomeo » sur environ 5000 personnes âgées de 16 à 25 ans, en 2020, 82 % utilisaient la plateforme « Instagram », 74 % « Snapchat » et près de la moitié (54%) faisait usage de « Facebook ».
Cette affluence de jeunes sur les réseaux sociaux attire de plus en plus de politiques désireux d’étendre leur communication principalement faite à travers les médias traditionnels (presse papier, journaux télévisés, etc…).
Leur but principal : séduire une nouvelle catégorie de potentiels électeurs. De ce fait, il faut se rapprocher de celle-ci. Ainsi, de nombreuses personnalités politiques comme Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, sont présentes sur des plateformes telles que « Instagram », « Snapchat », « TikTok » ou « Twitter ». Tous ces supports ne visent qu’un seul et même public : les jeunes.
Sur ses réseaux sociaux, le Président de la République communique des informations officielles mais également, il n’hésite pas à « poster » de nombreux messages, comme lors de cette crise sanitaire, où il offre son soutien aux jeunes. De surcroît, cette technique de communication est primordiale pour le Président puisque rappelons qu’en 2022 se jouent les élections présidentielles et que la génération qui commencera à voter est celle qui est déjà active sur les réseaux sociaux.
On observe également que la proximité induite par les réseaux sociaux est appréciée car elle permet d’instaurer un lien entre les citoyens et les dirigeants. C’est pour cela qu’il est essentiel pour les personnalités politiques de maîtriser ce nouvel outil afin de toucher la génération des jeunes connectés.
Comme d’autres membres du gouvernement, la Ministre de l’égalité homme-femme, Marlène Schiappa a elle aussi fait son apparition en 2020 sur la plateforme « TikTok ».
Son but est de « partager les informations contre les violences sexistes et sexuelles à l’égard des femmes ». En effet, elle souhaite faire de la prévention auprès des plus jeunes.
Ainsi, sur « Tiktok », un raccourci entre l’application et le site « arretonslesviolences.gouv.fr » a été crée, permettant aux jeunes filles victimes de sexisme d’être mises en relation, si besoin, avec des policiers ou gendarmes.
Puis, on retrouve également certains députés tels que Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise qui ironise sur les décisions prises par le gouvernement lors de cette crise sanitaire et qui n’hésite pas à se moquer d’autres hommes politiques.
De l’autre côté de l’Atlantique, on trouve en star de « Twitter », Donald Trump qui n’hésite pas à communiquer sur ses opinions politiques et à user de son agressivité afin de répondre à certaines personnalités politiques, médias ou journalistes.
Notons également que la communication à travers les réseaux sociaux est très développée aux Etats-Unis, notamment lors des présidentielles de 2008, où l’élection de Barack Obama était le résultat d’une grande campagne politique faite à travers des publicités virales qui vantaient ses mérites. Au total, près de 5 millions de dollars auraient été dépensés pour celles-ci.
II. Les réseaux sociaux, sources de scandales :
Utilisés comme outils de campagne par les hommes politiques, les réseaux sociaux sont souvent la source de nombreux conflits et provocations. Prenons l’exemple de Donald Trump, que nous avons déjà mentionné.
L’ancien Président des Etats-Unis n’a pas hésité à publier régulièrement des messages, où il affirmait sa position de climato-sceptique. En 2019 lorsque les Américains subissaient une période de grand froid, D. Trump aurait déclaré que « ce ne serait pas si mal d’avoir un peu de ce bon vieux réchauffement climatique ».
Effectivement, on retrouvait sur sa « page » Twitter de nombreux messages visant à décrédibiliser certaines causes importantes. De plus, notons que début 2021, la plateforme a décidé de suspendre son compte, à cause de messages haineux postés régulièrement.
A présent, revenons en France avec Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, qui n’hésite pas à provoquer ses adversaires pour défendre sa campagne et s’attirer le « buzz » notamment lorsque l’homme politique est apparu sur la plateforme « Tiktok », reprenant les paroles d’une célèbre chanson française, Anissa de Wejdene, dont un passage était adressé à Emmanuel Macron. Lorsque des mesures drastiques ont été prises par le Président de la République au sujet du couvre-feu, Monsieur Mélenchon a de nouveau réagi via l’application, jugeant qu’Emmanuel Macron est « à contre-sens ».
Notons que les provocations entre hommes politiques ne sont pas les seuls mauvais côtés de ces plateformes car les réseaux sociaux sont aussi une source majeure de désinformation. Nous retrouvons l’exemple au Brésil, lorsqu’en 2018 le Parti des Travailleurs du pays a accusé le Président Jair Bolsonaro d’avoir organisé une campagne de désinformation auprès de ses habitants par le biais de WhatsApp. Ces informations révélées au sein du journal Fohla de S.Paulo, incriminent quatre services spécialisés dans l’envoi de messages sur WhatsApp qui ont signé des contrats avec des entreprises qui soutiennent Jair Bolsonaro. Cette application n’avait pas été choisie au hasard, puisque l’on compte environ 120 millions d’utilisateurs au Brésil sur les 220 millions d’habitants, ce qui a pu permettre à l’actuel Président, d’étendre sa campagne au plus grand nombre. L’émission de France Télévision, « La Fabrique du Mensonge » a d’ailleurs consacré un épisode aux rouages de la campagne de Bolsonaro de 2018.
On observe donc que l’utilisation des réseaux sociaux par les politiques est à double tranchant. Si à l’origine ils s’en servent pour toucher les jeunes électeurs, ils peuvent également les utiliser à mauvais escient pour appuyer leur campagne à coups de provocations et de désinformation.
Justine Campo