Le 12 octobre 2022 est sorti en salle le film biographique Simone Veil, le voyage du siècle réalisé par Olivier Dahan. Ce film retrace pendant plus de deux heures le parcours stupéfiant de l’ancienne femme d’État française, Simone Veil.
Dans ce biopic fascinant, Elsa Zylberstein, actrice française, incarne Simone Veil de 35 à 87 ans. Elle a expliqué récemment le travail complexe qu’elle a dû mettre en œuvre, pour lui correspondre jusque dans sa voix. Pour cela, Elsa Zylberstein s’est faite aider par des phonologues (spécialistes de la phonologie) afin de parfaire sa voix. Elle s’est également métamorphosée physiquement en prenant neuf kilos avec l’accompagnement d’une nutritionniste de façon à imiter sa démarche ainsi que son charisme. De plus, pour se vieillir lors des scènes finales, elle portait des prothèses placées autour du visage. L’actrice raconte avoir « été habitée » par Simone Veil. En effet c’est elle, avec Olivier Dahan, qui a eu l’idée de ce film à la suite de quelques rencontres avec l’ancienne femme d’État, qu’elle considère comme une icône. Pour l’actrice, ce rôle est une leçon de vie et elle a voulu s’en imprégner le plus largement. Ainsi, elle interprète de façon splendide cette femme au parcours incroyable.
Effectivement, la véritable Simone Veil née Jacob à Nice en 1927, est la plus jeune fille d’une fratrie de quatre enfants. Lors de la seconde guerre mondiale, sa vie est bouleversée comme celles de nombreuses familles juives. Elle est alors déportée en avril 1944 avec sa sœur et sa mère, dans le camp de concentration nazi d’Auschwitz. Détenue là-bas pendant treize mois, elle y perdra sa mère.
Après la guerre, elle étudie à l’Institut d’études politiques de Paris où elle rencontre son futur mari, Antoine Veil. Elle entreprend ensuite des études de droit afin d’être avocate et devient finalement magistrate.
En 1974, elle est nommée ministre de la santé dans le gouvernent de Valéry Giscard d’Estaing. Très vite, Simone Veil présente la célèbre loi « Veil », dépénalisant l’avortement. Adoptée par l’Assemblé Nationale puis par le Sénat, non sans peine, c’est grâce à cette loi, légalisant l’interruption volontaire de grossesse, qu’ elle devient une figure marquante du féminisme français.
Par ailleurs, sa carrière politique continue avec les élections européennes en 1979, lorsqu’elle devient la première femme présidente du Parlement européen. Elle est ensuite nommée ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville. En 1998, elle devient même membre du Conseil constitutionnel. Enfin, en 2010, elle entre à l’Académie Française.
Elle meurt en 2017 à l’age de 89 ans.
Julie Hombert
