Le 18 septembre dernier, nous avons fêté les 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France. Aux Etats-Unis, elle est cependant encore appliquée dans 22 Etats sur 50 ; le dernier Etat en date à avoir aboli la peine de mort étant la Virginie le 24 mars 2021. En dépit d’un moratoire entre 1963 et 1977, les exécutions par injection létale ou électrocution dans la majorité des cas, sauf choix différent de la part du condamné, ont repris depuis les années 80. Le nombre de condamnations et d’exécutions varie en fonction du contexte politique. La peine de mort est appliquée au niveau fédéral dans le cadre de la justice militaire ou, majoritairement, par les Etats pour des crimes jugés capitaux.
Au Texas, Etat qui détient le triste record d’exécutions (571 depuis 1982, 40 en 2020), cela fait 14 ans que Melissa Lucio est dans le couloir de la mort. Accusée de l’infanticide de sa fille de deux ans, elle a été condamnée à la peine capitale en 2008. C’est son histoire qui a attiré l’attention de la réalisatrice franco-américaine Sabrina Van Tassel, alors qu’elle réalisait un documentaire sur les femmes condamnées à mort. Son travail de recueil de témoignages a ainsi donné lieu à la sortie en septembre 2021 du film documentaire L’État du Texas contre Melissa qui dresse le portrait de Melissa Lucio, México-Américaine de 52 ans à l’existence misérable. Il montre les nombreuses failles d’une enquête et d’un procès pour le moins bancals. Malgré les différents recours, la date d’exécution de Melissa Lucio a été fixée au 27 avril prochain, avant que la Cour Suprême des Etats-Unis n’ait pu examiner l’affaire.
Grâce à la générosité d’Alba Films qui a gratuitement envoyé une copie du film, les élèves de 1°1, 2, 3 et 4 de notre lycée ont bénéficié d’une projection du documentaire à l’amphithéâtre. Cette dernière a été suivie de l’intervention en classe de deux membres de la branche tarbaise de l’ONG Amnesty International, Zoé Deback et Agnès Latrille, pour évoquer la peine de mort dans le monde et indiquer les possibles moyens de réagir à cette condamnation largement contestable.
Alors, que peut-on faire après avoir visionné le film ? Parler de l’affaire Lucio sur les réseaux sociaux, signer la pétition en ligne, écrire au Bureau des Grâces du Texas ou encore appeler le gouverneur du Texas et/ou le procureur en charge de l’affaire (des modèles sont disponibles ici et ici), sont autant de façons de dénoncer cette condamnation à mort.
Une commutation ou une suspension de la peine, voire une grâce, sont possibles jusqu’au dernier moment. Amnesty International a publié une action urgente, Christiane Taubira a récemment écrit à Emmanuel Macron, les élèves de 1ère ont commencé la rédaction de courriers à destination du Texas… Et vous ?
Justine Campo