Tablao Flamenco

©Lucas Lalane Loudet

Spectacle Tablao Flamenco à la Bourse du travail  avec Lucas Lalanne Loudet, élève de seconde, Ruiz Cortes Elias, Mariano Zamora Diaz, Marina Pomares et Manuel Rodriguez.

Lucas s’élance sur un cheval invisible pour sauter au-dessus des Pyrénées. Ils se cabrent et se tordent d’abord dans une même énergie.

Puis il reste seul suspendu dans l’air qui s’enroule en volutes autour de lui. Ses cheveux aussi, comme des flammes. Chaque parcelle de son corps a une vibration, les doigts se détachent et pleurent, les yeux noyés, les sourcils arqués, le talon furieux . Est-ce seulement à cause de la plainte de la Siguiriya ? On dirait qu’il n’est plus seul et que  les âmes de tous ceux qui l’ont précédé l’accompagnent. Ses traits sont durs, le visage d’un homme qui a tout connu, sa force, sa générosité .

Il semble porter en lui «  l’Espagne blessée  », chantée par Pablo Néruda. Cette Espagne qui vit, résiste, qui tonne et qui trépigne.

Plus tard dans la soirée,  la Soléa l’apaisera,   sa main sera facétieuse, le visage badin, les talons taquins,  les cheveux sagement dans le dos. Il a rebondi de ce côté-ci de nos montagnes.

Un dernier regard sur le public, les deux cents sourires encore accrochés, les ridules au coin des yeux. C’est bon signe pour l’avenir !

 

Elisabeth Kenesi